Partis du Canada au petit matin nous avons une escale à Panama. On a tout juste le temps de manger dans l’aéroport avant de reprendre l’avion qui nous emmènera à Santiago au Chili.
Info insolite
Il y a deux monnaies officielles à Panama, le dollar US et le Balboa, oui, comme Rocky, et non ce n’est pas Stallone sur les pièces. Par contre son symbole est « ฿ » , comme le Baht Thaïlandais.
Une fois dans les airs, on peut rapidement apercevoir le canal de Panama devant lequel se forme un bouchon composé des cargos de marchandise qui attendent de pouvoir passer.
On arrive au Chili après un total de 14 heures de vol. La douane est passée rapidement. Une fois des pesos chiliens en poche et une tentative d’arnaque au faux taxi esquivée nous trouvons un vrai taxi qui nous emmènera au centre ville. Il est bientôt 1h du matin, on commence à fatiguer. On demande à notre chauffeur combien de temps le trajet prendra: « 10 minutes » nous répond-t-il. À cette heure-ci la route est dégagée et il fonce à 130km/h!
Comme convenu, 10 minutes plus tard nous sommes sur la Plaza de Armas où des carabineros assurent la sécurité en permanence. À cette heure-ci ils doivent faire la circulation pour les pigeons parce qu’il n’y a pas grand monde. Notre auberge se trouve juste en bordure de la place, au 6eme étage. Le balcon offre une vue imprenable sur la Plaza!
C’est le ventre vide, vers 2 heures du mat’ que nous nous endormons dans notre dortoir de 6 personnes.
Le lendemain matin, je suis réveillé en sursaut par un truc humide et froid qui touche mes doigts qui dépassent de la couette… Je passe la tête sous le lit et découvre un petit chat tout blanc et tout mignon. Il me rejoint rapidement dans le lit et joue avec mes pieds que je fais bouger sous la couette. Pour l’instant la faune du Chili me plait bien!
Une fois debout, nous découvrons Santiago sous la pluie. Nous avons quitté le Canada où il faisait 40°C pour arriver au Chili où il fait dans les 10°C. Bizarrement, on avait mieux vécu la transition inverse (hiver Canadien et climat Cubain)
L’ambiance n’est pas vraiment à la découverte. On fait passer le temps à l’auberge en dégustant le p’tit dej inclus. Celui-ci est simplement composé d’un pain plat, rond et sec, accompagné d’une dose de confiture et de beurre puis d’un thé. Nous apprenons que ce pain non levé, appelé « Hallula » est traditionnellement servi au desayuno (petit déjeuner).
On enchaine avec une partie de babyfoot avec un spectateur un peu particulier. Rassurez-vous, on n’a pas mangé le « gato » au petit dej’ haha! (gato = chat, en espagnol)
C’est pas tout mais il serait temps de partir à la découverte de la ville. Le vent s’est levé, il a chassé la pluie et séché la ville.
Une fois dans la rue on réalise que Santiago est très densément peuplée. Environ 5 millions de personnes vivent dans cette capitale. On se fait bousculer, les gens foncent dans tous les sens sans s’arrêter.
Au milieu de tout ça, sur certains axes passants, on retrouve souvent des cireurs de chaussures. Ils sont assis au ras du sol dans le froid avec tout leur attirail et astiquent sans relâche pendant que le client lit le journal sur son trône.
D’ailleurs pour ne pas que les gens glissent à cause de la pluie avec leurs souliers fraichement lustrés, le sol des boutique est recouvert de copeaux de bois. Cela donne un petit air de campagne en pleine ville. C’est du système D, efficace mais pour le côté élégant… on repassera (surtout dans les boutiques haut de gamme et les banques par exemple).
La ville est géante, comme à notre habitude on a très peu préparé le voyage (un ami franco-chilien nous avait juste dit que Santiago était sans intérêt et qu’il ne fallait pas s’y attarder) et ce premier jour on tourne au hasard des rues.
On continue dans l’esprit campagne avec de belles étales de fruits et légumes en pleine ville aux coins des rues. Enfin de belles couleurs naturelles au milieu de cette ville grise, froide et bruyante.
Les chiliens ont l’air bien gourmands! Il y a des étales qui vendent de la bouffe à tous les coins de rue! Tout ça nous a ouvert l’appétit, le problème c’est que nous sommes dans un endroit avec très peu de commerces et sans réel intérêt touristique. On tombe par hasard sur une boulangerie qui propose les traditionnelles empanadas! Ce chausson fourré se retrouve un peu partout en Amérique du Sud mais au Chili il est mangé à presque toutes les sauces, à longueur de journée. C’est impatients que nous attendons que nos empanadas chauffent, pendant ce temps le boulanger nous fait faire notre première leçon d’espagnol, on s’en sort plutôt bien. C’est notre premier contact avec un « vrai » chilien et on est étonnés de la patience qu’il a et des efforts qu’il fit pour comprendre notre espagnol plus que basique.
Il y en a pour tous les goûts mais les trois sortes d’empanadas les plus répandues que vous trouverez partout sont les suivantes:
- Empanada Queso: au fromage
- Empanada Pino: boeuf, oignon, quartier d’œuf dur, olive (attention parfois elles ne sont pas dénoyautées)
- Empanada Napolitana: mozzarella, jambon, chorizo, poivron.
Malgré la délicieuse empanada chaude que nous avons mangé, on commence vraiment à avoir froid et on décide de rentrer se réchauffer à l’auberge. Bon, OK, on avait juste envie de jouer avec le petit chat!
Sur le chemin du retour nous prenons tout de même notre temps en faisant des détours au gré de nos découvertes. On verra notamment de nombreux artistes de rue. Ils se mettent généralement aux carrefours et exercent leur art le temps d’un feu rouge.
Nous croiserons aussi le chemin d’un chinchinero, c’est la version plus traditionnelle de l’artiste de rue chilien. Il se promène en ville et tourne sur lui-même en réalisant une danse spéciale avec ses pieds et ses mains qui lui permettent de faire raisonner les instruments qu’il porte sur son dos. On dirait une sorte de parade nuptiale réalisée dans le but de faire sortir quelques pesos des porte-monnaies des touristes qu’il a repéré… en l’occurrence, nous.
Sous ce ciel gris, la ville semble vraiment triste. C’est la fin de l’hiver ici et les belles placettes et ruelles qui doivent être verdoyantes et vivantes en été nous donneraient presque froid dans le dos.
On ne peut pas dire que ce coin de la ville soit très attirant. On croisera vraiment très peu de touristes dans les rues de Santiago.
En passant devant un dernier stand de street-food nous nous sommes laissé tenter par une sorte de rouleau de printemps frit délicieux. Nous n’avons pas compris le nom mais les ingrédients que nous avons identifié sont le bœuf, choux, pousses de soja.
Après recherche, il s’agit de « rollito de primavera« , donc littéralement « rouleau de printemps » mais ils étaient clairement cuisinés différemment que la version asiatique, une vraie découverte qu’on recommande! On vous invite à découvrir la recette. (ambiance Sud-américaine assurée avec la voix du cuisinier)
Alors que nous cherchions à rentrer à notre auberge nous nous sommes finalement retrouvé à tourner en ville puisque la pluie ne venait pas. La fatigue et le froid auront eu raison de nous en fin d’après-midi et après quelques dernières découvertes insolites nous rentrons nous réchauffer.
Après quelques caresses faites au chat de l’auberge (on a appris que c’était une femelle qui s’appelle Rupita), nous ressortirons le soir même juste pour manger (oui encore…). Nous avions repéré un restaurant qui semblait authentique mais l’accueil n’a pas été super. Comme les resto est un peu caché, ils doivent avoir une clientèle d’habitués et une fois installés, ne comprenant pas à quelques reprises ce que le serveur nous disait, celui-ci s’est rapidement agacé. Heureusement notre empanada frite est rapidement arrivée. L’empanada en elle même n’était pas fameuse mais la sauce d’accompagnement valait le détour!
En parlant de détour, au Chili ils ont une technique assez spéciale lorsqu’il est question du paiement. Souvent, dans les boulangeries ou endroits de restauration rapide, une personne s’occupe uniquement de la caisse. Il faut donc faire des aller-retour entre l’endroit où on est servi et l’endroit où on paye. Cette particularité fera l’objet d’une BD prochainement.